Avec l’arrivée de l’été, l’eau prend une importance particulière pour la marée des estivants de toute dénomination, que ce soit pour y plonger ou pour s’en imbiber.
En juin 1875, le président français Patrice de Mac-Mahon visitait les environs de la ville de Toulouse où la rivière La Garonne était alors en crue. Devant l’ampleur de cette inondation, le Maréchal s’exclama dans une expression demeurée célèbre depuis: “Que d’eau! Que d’eau!”.
Ce qu’on pourrait considérer comme une inondation d’un autre genre est la multitude des bouteilles d’eau surgissant de partout, phénomène propre à notre société contemporaine, consciente de la nécessité d’une attitude raisonnée à l’égard de ses habitudes nutritives. Ce serait une très bonne chose, n’est-ce pas, pour une fois que les humains semblent se comporter de façon intelligente. Intelligente?
Que de conseils ne nous a-t-on prodigués sur la nécessité de boire suffisamment pour garder une bonne santé? Quelle quantité? D’après les estimations les plus courantes, pas moins de huit verres d’eau par jour, équivalant à environ deux litres et demi. Pas moins. A ce rythme, on comprend bien que les entreprises de distribution d’eau aient pu et continuent de prospérer.
En 1945, le Bureau de l’Alimentation et de la Nutrition du Conseil National de la Recherche – Etats-Unis – a bien établi que les adultes devraient consommer environ deux litres et demi d’eau par jour. Cependant, cette instance a aussi ajouté qu’une grande partie de ce liquide est déjà contenue dans notre nourriture.
Quelques années plus tard, le nutritionniste Dr. Frederick Stare se rangea aussi à l’opinion qu’il fallait boire huit verres d’eau par jour mais ajouta que cela pouvait aussi bien être du café, du thé, du lait, des boissons gazeuses, ou même de la bière. Il fit aussi remarquer que les fruits et les légumes constituent d’excellentes sources de cette eau si salutaire.
Après maintes recherches ainsi que des consultations avec des nutritionistes et des collègues, Dr Heinz Valtin – rapportent les docteurs Aaron E. Carroll et Rachel C. Vreeman dans leur ouvrage “Don’t Swallow Your Gum!” – Dr Valtin, donc, n’a pu documenter aucune évidence appuyant la théorie qu’il faudrait strictement boire huit verres d’eau par jour.
Il y a encore plus. En janvier 2007, mentionnent encore les docteurs Carroll et Vreeman, une station de radio en Californie organisa un concours dont le but était de boire le plus d’eau possible, sans visiter les toilettes. Ce n’était certainement pas un test d’intelligence. A la suite de cette tentative, une participante mourut d’une forme d’hyponatrémie, affection où l’excès d’eau diminue considérablement le niveau de sodium dans le sang. Ce désordre physiologique provoque une inflammation des cellules du cerveau, ce qui peut conduire au décès. En effet, la jeune femme s’était plainte d’un terrible mal de tête en quittant la station.
Eh bien, oui, on peut mourir pour avoir bu trop d’eau. Et pas seulement par noyade. L’idée, évidemment, n’est pas de porter les gens à se laisser déshydrater, mais de souligner l’importance – comme en tout, d’ailleurs – de l’adoption d’un juste milieu.
Il est certainement utile de rappeler les dangers de la déshydratation. En fait, il est plus commun d’entendre parler de cas de fatalité par déperdition d’eau que du phénomène opposé. Il s’agit donc, de ne pas donner dans l’excès, dans un sens ou dans l’autre. En termes clairs, buvez mais surtout, mais alors surtout, de grâce, ne vous noyez pas.
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